mardi 16 février 2016

Toujours plus de Casa typo

Sans doute t'interroges-tu fidèle lectrice, en ces termes : "mais quelle mouche l'a donc piqué, lui d'habitude si modéré dans ses billets, de soudain nous abreuver si abondamment à la source casablancaise de la typographie urbaine". Rassures-toi, aucune mouche ne m'a piqué, si ce n'est la soudaine urgence de nettoyer la mémoire de mon téléphone, et donc, d'y redécouvrir parmi les photos de chatons prise par ma fille, ou les nuages et couchers de soleil pris par son père, enfouies sous les photos des dessins de mes élèves ces merveilleuses écritures et typographies vintage, qui ornent les murs de notre belle ville. Mais foin de lyrisme ! Je t'épargnerai, fidèle lecteur, les envolées lyriques sur ces témoins du passé, appelant le type d'en face depuis le trottoir, dans une véhémence vernaculaire faisant fi de l'orthographe convenue et bourgeoisement coloniale pour aller, sans chichi, interpeller le quidam au plus près de l'os de son âme, paf comme ça, directement nichän. Je ne te fatiguerai pas par l'évocation de la poésie urbaine et polysémique à la fois, qui comme chacun le sait est intrinsèquement consubstantielle à la graphie, et à l'action même du photo-graphe qui dans un geste quasi-totalitaire impose sa vision, forcément sélective au spectateur innocent surpris dans ce coin d'internet comme dans une embuscade ! En effet, pourquoi s'étonner, pourquoi s'emerveiller, pourquoi subitement tenter de résoudre le paradoxe esthétique, du surgissement inattendu d'une police en livrée bleue, jusque là dissimulée derrière un mur, et subitement révélée, dévoilée, exposée par la blessure urbaine, la violence paysagère d'une démolition, que par ailleurs, nous avons coutume de réprouver, ici même. Oui pourquoi ? (voir plus haut). Pourquoi si ce n'est pour se prendre la tête, prétentieusement. Alors que pour de vrai, j'ai juste vidé mon téléphone pour y faire de la place, en regardant Vinyl (ouais ! putain Vinyl ! sur OCS max ! le pilote hier ! Avec le logo en AvantGarde Gothic ! Scorcese et Jagger au manettes ! Avec Shine a light juste après, des mêmes ! Damned ! une soirée de folaï !)




eh ! là haut ! la police bleue !

lundi 1 février 2016

La Rey au milieu

Collisions culturelles donc, chère lectrice, ai-je inscrit, il y a fort fort longtemps au fronton de ce blog…
Pas plus tard que la semaine dernière, je fus le témoin d'une de ces collisions, sans doute pas le seul, mais c'est pas pour ça que j'en parlerais pas.

ÉPISODE I
Je tombe, en musardant sur la toile, sur cette article du Figaro madame. Dingue ! Karl ! Karl de chez Chanel® (Fendi™ & Lagerfeld™) Karl himself succombe à la vague de starworzeries qui déferle depuis fin novembre sur la planète ! Voilà qui m'amuse fort ! Même si quand même, à la longue, toute cette agitation commence à être un peu lassante. Au moins Karl nous épargne le défilé de Dark Vadors anachroniques qui a envahi les devantures de presse et les vitrines de marchands de jouets !

Chanel sous l'influence de la force Star Wars ? Photo Imaxtree / Lucas Films
ÉPISODE II
Mais voilà-t-il pas que BOUM pratiquement simultanément, j'ai vent de l'indignation internautique #whereisrey, signalant que Rey, l'héroïne de the Force Awakens, le dernier avatar de la franchise licence série est absente des rayons de jouets, figurines et compagnie, et de la nouvelle édition du Monopoly® de Hasbro™. La nouvelle étant accompagnée d'un ballet commercial improvisé entre Hasbro™, Mattel™, Disney™ et LucasFilm™, finalement désigné comme responsable de cette situation débile. Sous prétexte que «On sait ce qui se vend. Les garçons ne veulent pas de produits avec un personnage féminin.» Alors, celle là, elle vaut son pesant de Théorie du Genre reliée en poil de zébu massif !
Le champion toute catégorie du merchandising, l'inventeur de la discipline, qui se tire un coup de pistolaser dans le pied, en ne promouvant pas l'héroïne du film.
Trouvée sur libé.fr
ÉPISODE III
La Rey partout
Et PAF Mattel™ annonce en fanfare la sortie de la nouvelle Barbie®, en plusieurs morphologies et couleurs ! Un progrès s'exclame-t-on par-ci par là !
Au niveau collision, j'ai vraiment eu l'impression que pour les filles, t'avais le droit d'être grande ou petite, ou grosse ou noire, ou même rousse… mais pas guerrière de l'espace, quand même…  
Je sais, c'est Hasbro™ qui fait les poupées figurines Star Wars®, on va pas pinailler, cher lecteur. En passant, chez Hasbro™, depuis peu, y a plus que du Rey sur la "couv" du site. Tu paries ? tiens, cliques dessus tu vas voir.

ÉPISODE IV
J'en parlais l'autre jour, quand je me suis vu répondre que, BANG "ouais, mais ça concerne que les Star Wars geeks ton truc".
Consterné… je n'ai pas répondu grand chose. Rien que, les Star Wars® geeks™, ils sont maintenant plusieurs millions, voire dizaines de, et que, en fait de geekerie, ça me semble 'achement mainstream.
Mais comme la conversation s'est poursuivie par un abrupt "le féminisme c'est quand même un peu has-been…" je me suis dit que j'allais me contenter de relater la collision. J'ai rien fait c'est pas moi ! je suis juste témoin !
Vivement le 8 mars™, qu'on rigole.

ÉPISODE V
En fait, j'ai retrouvé Rey, ou un parent proche… Philippe Rey, éditeur du livre d'une rebelle, petite, noire et pas vraiment mince. La journée est sauvée, que la force soit avec toi, Christine.
 
 
afp.com/Jewel Samad


ÉPISODE VI
Il me semble que M. Philippe Rey étant d'un physique particulier (un chauve, parfois à lunettes, d'une sveltesse relative), il ne serait que justice que la poupée figurine de Ken™ soit proposée sous des morphologies variées afin de ne pas imposer de modèle aliénant aux petits garçons…

On sait où ça nous a amené par le passé

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