vendredi 26 novembre 2010

Cancer

En ce moment, chez-nous-ici-au-Maroc, se déroule une campagne, publicitaire, de prévention du cancer du sein à laquelle je m'associe bien volontiers. Cette campagne est d'ailleurs assez largement et spontanément reprise par les nombreux blogs (de mode) féminins de Casablanca, comme, par exemple Ginger, Chocolate & Honey.

Pour l'occasion, j'ai ressorti de mes tiroirs ces deux illustrations sur le thème, réalisées en 1997 (oh bon sang ! déjà !) pour le magazine Citadine. À l'époque, je m'étais fait entrainer dans cette aventure par Rimbus, d'abord pour lui filer un coup de main sur la titraille, puis sur l'illustration, et enfin, j'ai fini directeur artistique du magazine. Ce fut l'occasion de nombreuses aventures graphiques et collisions culturelles en tous genre.
L'histoire de cette illustration a commencée en conférence de rédaction par une question toute simple : "…et pour l'article sur le cancer du sein ? Qu'est-ce que je mets comme illustr' ?"
S'en est suivi un débat d'anthologie !
La rédaction : "euh, ben on va mettre une image de cancer du sein, on a plein de cédés avec des images médicales !"
La Direction Artistique : "Eh les filles, vous les avez déjà regardées ces images ? C'est atroce ! On peut pas mettre ça dans le mag ! Je propose de faire une illustration, un dessin…"
La rédaction : "ah non, ça fait pas sérieux un dessin ! On va pas mettre un comic sur un sujet pareil !"
La Direction Artistique: "Mais, un dessin, c'est pas forcément un truc drôle ! Je peux faire une illustration sérieuse !"
La rédaction : "nanananan, c'est un sujet sérieux, on va faire une photo"
La direction de publication : "je vous préviens qu'on n'a pas les sous pour faire un casting !"
La Direction Artistique : "Bon OK, qui c'est qui pose ? (non Janfi, pas toi)"

La rédaction : "et alors, bon… euh… qu'est-ce que tu vois alors euh comme dessin ?"
La Direction Artistique : "ben, une fille qui montre ses seins je suppose, tout bien joli, bien dessiné, anatomique limite médical… super chaste. Tu vois les trucs de Léonard de Vinci ?*"
La direction de publication : "Quoi ? Une fille seins nus ? Une marocaine topless ? À poil ? You mean naked ? Nude ? Ça va pas non ? Et pourquoi pas une femme torse nu en train de se toucher ?"
La Direction Artistique : "ben, justement puisque vous en parlez, on a un encadré spécial palpation…"
Etc, etc etc

*Zahma !

Et voilà comment, pour la première fois au Maroc, a été publié une image de femme, seins nus dans un magazine.
Et voila comment, deuxième première de la presse marocaine, j'ai publié une illustration qui n'était pas un "dessin drôle genre bédé".

Bon, et maintenant, fidèles lectrices de ma génération, allez donc faire un tour chez le docteur, histoire de vérifier que tout fonctionne, c'est Lalla Salma qui vous le conseille. Elle est même sur Facebook (c'est bien parce que c'est vous).


Lors de la parution du numéro, tout le monde serrait un peu les fesses (sauf Janfi), la direction du journal était sûre qu'on allait se faire saisir ! L'inquiétude était à son comble, et en fait… il ne s'est rien passé.
C'était limite vexant, en fin de compte…

lundi 22 novembre 2010

Casa Typo

Je suis en ce moment, au studio, fort occupé sur un projet spécialement passionnant dont, bien entendu, fidèle lectrice, et toi aussi fidèle lecteur, je te tiendrai au courant dés que le temps et l'heure seront venus (c'est à dire dés que les nombreux fournisseurs qui se sont accordés de longs congés pour l'Aïd el kebir seront revenus au boulot).
Un projet passionnant parce que c'est l'occasion de conjuguer notre passion pour la ville de Casablanca, et ma passion pour la typographie. Une activité à laquelle je m'adonne depuis un moment et qu'il est fort plaisant de partager avec un client !

…on l'aimait bien, Nini pot de fer
Quartier Beauséjour…
Une des bonnes tables de Casablanca, bilingue qui plus est !
ben mon colon !

Les meubles Primarios ont connu des jours meilleurs, on notera l'analogie frappante avec l'école d'horlogerie
Juste en face, une sans serif terriblement moderne de la même eau
…dont l'esprit subsiste jusque dans les exercices "calligraphiques" d'époque…
… et contemporains
 Au sujet des deux dernières photos, je ne peux m'empécher de me demander si j'aurai autant d'indulgence dans quarante ans, pour l'affreux S de l'AHSEN loupé, que j'en éprouve pour les PIECES DELCTROM ENAGER, dont le grand âge m'inspire une bienveillante nostalgie.
Comme j'en ai déjà parlé ici, l'incurie dont font preuve les casablancais envers leur patrimoine, l'état d'abandon dans lequel se trouve de pures merveilles du paysage urbain, fait un peu mal au ventre aux seins. Surtout en contraste avec l'explosion immobilière permanente à laquelle on assiste simultanément, et qui produit de la médiocrité architecturale et de la bombe sociale à retardement à tour de bras.

Même dans le "haut de gamme" d'ailleurs, entretenir c'est un peu considéré comme travailler aux galères…


Autres articles sur Casa.
Casa typo, épisode 1

Comme d'hab, cliquer fait grandir. Les images.

samedi 20 novembre 2010

Cargo de nuit

Pour le fait div' de la semaine, fidèle lectrice et fidèle lecteur, je te propose une petite virée au nord, mais sur la côte Atlantique, une fois n'est pas coutume. C'est en effet à partir de cette côte qu'opèrent dorénavant les exportateurs trafiquants de haschich, lassés des tracasseries que leur font subir les gabelous méditerranéens.
Et c'est glissant silencieusement sur les eaux sombres de l'estuaire d'un oued obscur, au cœur de la nuit noire que nous retrouvons les entrepreneurs voyous dont le boss va se faire gauler en quasi direct dans les pages de ton hebdo favori, Actuel, n°69-70, pour cause d'Aïd el Kebir.

Bien entendu, fidèle lecteur, fidèle lectrice, tu aura noté que ce coup-ci, j'ai un peu poussé le système (une couleur+noir+blanc, contre jour) dans ses derniers retranchements et qu'il me sera difficile de faire plus sombre à l'avenir.

Et pour la musique ? et bien de la musique de circonstance

lundi 15 novembre 2010

Le changement dans la continuité

Quand parfois la morosité m'envahit sournoisement, je fais un tour chez VinZ et je regarde ma video favorite (mai 2007) :



Et oui fidèle (é)lecteur, fidèle (é)lectrice plus que deux ans de bonheur, faut en profiter.
C'était ma contribution à la liesse générale suscitée par la disparition du ministère de l'Identité Nationale.

mercredi 10 novembre 2010

Le pointeur de Salé

Chevauchant son vélo vert moucheté de blanc, notre prédateur urbain hebdomadaire est sur la trace de son gibier favori : la fesse.
La fesse ! fidèles lectrices et teurs, qu'il préfère ronde et juvénile, et sur laquelle il plonge tel un faucon rédempteur !
Le problème avec les faucons, comme dit le fiston, c'est que des fois, c'est des vrais !

Pour tout connaitre des détails de cette terrifiante histoire, il te faudra te procurer le numéro 68 du magazine actuel. Et tu y retrouvera l'illustration réalisée pour l'occasion, reproduite ci contre, à la rubrique "faits divers".
Oui madame. Bon allez ! on se bouge là ! En rythme !

samedi 6 novembre 2010

Copinage

Spécialement pour toi, fidèle lectrice, le fameux Monstrebleu que je confie à ta garde. Il est un peu en retard pour halloween à cause d'un stupide problème de panne de stylo plume (si quelqu'un pouvait m'expliquer pourquoi mon ƌƕƪƢȢȡ d'Art Pen ne veut plus écrire, et surtout comment y remédier, ça m'arrangerait bien, oui oui, je l'ai nettoyé).
Mais bon inutile de chercher des excuses vaseuses à quatorzeur, ça rime à rien, et mieux vaut tard que jamais ! Allez hop !

(et quand on clique dessus, il grandit !)

jeudi 4 novembre 2010

Fox news

Oh ! Je vois de la joie dans tes œils, fidèle lecteur, et dans les tiens zaussi, fidèle lectrice (qui sont bien plus beaux, tu sais), et je vous comprends ! comment, en effet ne pas être étreint d'une légitime allégresse en constatant ici et de visu* le retour tant attendu du fait divers dont tu as (et toi aussi) trop longtemps et inexplicablement été sevré(e)… délaissé(e) durant de longues semaines, abandonné(e) dans l'angoisse de ne point zêtre tenu(üheu) informé(éheue) des turpitudes des contemporains tes semblables, au point que tu n'avais pu trouver un consolant refuge que dans les bras de la rumeur, bercé(e) par la vox populi* (hi), ce qui n'est quand même pas une vie, hein, ma bonne dame.
Et la rumeur ! Tiens parlons-en de la rumeur ! Figurez vous qu'on racontait, il y a quelques temps pas si éloigné(éhesse) que ça, les méfaits d'un malfaisant qui avait pour manie de s'introduire dans l'appartement de femmes seules, de préférence dans les étages supérieurs de résidences dites de standing qui pullulent sous nos latitudes, afin de les agresser, longuement, jusqu'aux lueurs de l'aube avant de s'échapper après avoir fait disparaitre ses empreintes (enfin pas toutes justement) et dérobé ce qui trainait.
Un modus operandi* qui m'a immédiatement évoqué celui du Renard, un détraqué du même modèle, qui, souvenez vous, arpentait la campagne anglaise dans les eighties…
Le drôle avait même eu les honneurs de quelques pages dans des périodiques dans le genre d'Actuel (l'autre) ou l'Écho des savanes.
Par un effet qui m'a toujours échappé, c'était le genre de malfaisant qui pouvait se retrouver nimbé d'une mystérieuse aura qui en faisait un héros de la classe laborieuse, enfin, tel, me semble-t-il, que fantasmé par de jeunes "rebelles" soucieux de se différencier de leur extraction petite bourgeoise - mais peut-on s'extraire de son extraction ?
Enfin, ça m'a pas empêché d'aller danser, une fois ou l'autre, même si j'étais plus à l'aise du côté des victimes… 
(Les liens musicaux sont dissimulés dans la phrase précédente… sauras-tu les retrouver ?)

En attendant, celui-là, a, paraît-il été mis hors d'état de nuire. D'ailleurs, c'est dans le numéro 67 d'Actuel (celui-ci !).
Ce qui n'a pas pour autant rassuré quelqu'un que je connais dont on m'a dit de source sûre qu'elle connaissait personnellement un proche d'une des victimes de la bande, qui d'ailleurs était constituée de trois personnes, qui…

*en latin dans le texte

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